Le co-avionnage, c’est un nouveau moyen de micro-mobilité développé par la start-up Wingly. Dès le début, ce concept a séduit les pilotes privés. Elle s’ouvre aujourd’hui aux sociétés professionnelles d’aviation d’affaires, afin que les particuliers eux-mêmes puissent avoir accès à ce moyen de transport souple et abordable.
Le co-avionnage pour particulier à sa place parmi les nouvelles mobilités
Si ce nouveau moyen de mobilité a longtemps été ignoré dans l’hexagone, il prend petit à petit sa place. Et la jeune pousse Wingly compte bien contribuer sérieusement à cette démocratisation. Elle annonce ce mardi avoir effectué une levée de fonds de près de 3 millions d’euros. Cette opération suit celle qui a été réalisée deux ans en arrière en 2018.
On retrouve pour cette dernière levée de fonds, ce sont de nouveau les investisseurs historiques qui remettent au pot, avec notamment Thibault Elzière. La société accueille également à son capital le fonds Innovacom.
IL faut dire que le concept Wingly a déjà séduit près de 300 000 utilisateurs passagers, et plus de 20 000 pilotes. Elle permet en outre aux propriétaires d’avions de pouvoir partager les frais d’entretien des avions, qui représente souvent un budget important.
« Cela nous a permis d’éduquer le marché, de créer une véritable communauté dans le monde de l’aviation privée.Désormais, nous souhaitons miser sur l’effet volume.«
Emeric de Waziers, cofondateur de Wingly.
Faire matcher l’offre et la demande
La société inclut désormais des sur sa plateforme des sociétés professionnelles d’aviation d’affaires. Ces dernières disposent d’une flexibilité maximale, travaillant avec de petites flottes de 3 à 5 avions. Une vingtaine de places sont donc disponibles et libérables assez rapidement, pour une flexibilité maximale.
Quant à son business modèle, il est hybride avec un abonnement payé d’un coté par les sociétés afin qu’elles puissent afficher leurs vols, et, de l’autre, une commission prélevée sur les places réservées, qui est inclut dans le prix affiché sur le site.
Wingly peut donc se positionner en tant que Blablacar du ciel, car elle contribue à une préservation de l’environnement, en augmentant le taux de remplissage des avions, et en diminuant donc les retours à vide, qui représenteraient environ 40% des vols du segment. A l’heure ou certains pointent du doigt ce modèle de transport par rapport à l’environnement, Emeric de Waziers reste confiant: « le co-avionnage permet de se rendre d’un point A à un point B, y compris dans des zones peu couvertes par les transports en commun, puisqu’il existe des terrains d’atterrissage presque partout » .
L’Europe comptant près de 2000 sociétés d’aviation d’affaires, opérant souvent avec peu de passagers, le potentiel de développement économique de Wingly est colossal: « Nous sommes très bons en marketing et nous pouvons donc permettre à ces sociétés de gagner en effet volume en rognant faiblement sur leurs marges. Notre objectif est de faire baisser drastiquement les prix de l’aviation d’affaires pour qu’un particulier mais aussi les entreprises puissent la considérer comme une option de mobilité. »
Favoriser la digitalisation du secteur
Selon Wingly, il reste beaucoup à faire concernant la digitalisation du secteur. Pour continuer à contribuer à cette transformation, Wingly utilisera une partie de ses fonds pour renforcer son équipe technique, et également améliorer ses algorithmes permettant d’aboutir à des mises en relation pertinentes.
Mais, son développement passera aussi par un appui renforcé au niveau marketing pour les passagers, et d’une force commerciale pour démarcher les sociétés d’aviation.
Yvan Dupuy