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Crédits: Unsplash

Alors qu’une étude de l’Ofcom Britannique dévoilait que de nombreux mineurs mentent sur leur âge sur les réseaux sociaux, Instagram décide de sévir en matière de vérification. Elle a en effet démarré cette année aux États-Unis un programme de vérification de l’âge des utilisateurs prétendant avoir 18 ans ou plus.

Un système d’authentification dopé à l’IA

Pour parvenir à vérifier l’âge des utilisateurs de manière efficace, Instagram a développé un système d’authentification via l’exécution de selfies vidéo. Ces dernières sont ensuite analysées via intelligence artificielle.

Le réseau social, appartenant à Méta, compte déployer ce programme sur deux marchés étrangers stratégiques: Le Brésil et l’Inde. Ensemble, ces pays comptent 400 millions d’utilisateurs actifs, d’après la plateforme d’informations commerciales Sensor Tower. Dans l’un de ses articles de blog, le réseau social a dévoilé qu’il prévoyait de déployer ce programme de vérification d’âge au Royaume-Uni et dans l’Union Européenne avant la fin de l’année.

Afin de mettre en place ce système d’authentification vidéo inédit, Instagram s’est associé à la start-up Britannique spécialisée dans identification Yoti. Une fois que les utilisateurs ont terminé de prendre un selfie vidéo en suivant les instructions à l’écran, Meta le partage avec Yoti pour vérification via son IA spécialement formée. Les données sont ensuite supprimées, une fois la vérification faîte. Outre cette option, ils peuvent aussi vérifier leur identité en téléversant un scan ou photo de leur pièce d’identité.

Une suppression du Social Voucher

Le réseau social a également déclaré qu’il allait supprimer l’option du Social Voucher pour vérifier l’âge. Social Voucher étai en fait un moyen expérimental qu’avait lancé Instagram auprès de ses utilisateurs. Il permettait à l’utilisateur de demander à sa communauté (membres âgés de 18 ans ou plus) de se porter garante de son âge. Instagram a estimé que l’utilisateur pouvait demander aux personnes qu’elle connait bien de mentir sur son âge, afin de pouvoir utiliser le réseau social.

Ce déploiement intervient à un moment où le réseau social a été pointé du doigt pour avoir laissé des enfants de moins de 13 ans se connecter à la plateforme, et de ne pas en faire assez pour empêcher les adolescents de voir du contenu qui pourrait leur être potentiellement préjudiciable.

Pourtant, Instagram avait déjà lancé un process de sécurisation l’année dernière. Elle a imposé à ces utilisateurs de saisir, lors de leur inscription, leur date de naissance. Mais la démarche a été jugé insuffisante, dans le sens où ces derniers peuvent tout à fait mentir lors de la saisie des données.

Le réseau se justifie en ajoutant qu’il utilise les données d’âge fournies pour restreindre l’accès a certains contenus aux adolescents. En outre, il rend les comptes des utilisateurs de moins de 16 ans privés par défaut, bloque les DM d’adultes inconnus, et empêche les annonceurs de diffuser des publicités ciblées en fonction des intérêts et des activités des adolescents.

D’une manière globale, les législateurs du monde entier imposent progressivement aux réseaux sociaux de mettre en place des contrôles d’âge efficaces, ce qui justifie la stratégie d’Instagram.

Yvan Dupuy

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