Facebook Australie femme
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Stupeur en Australie, Facebook vient d’annoncer qu’elle menaçait de suspendre le partage de contenus d’actualité aussi bien sur Facebook que sur Instagram. Une stratégie agressive pour lutter contre le gouvernement Australien et sa loi l’obligeant (et Google aussi) à partager ses revenus avec les médias d’information régionaux. Elle est sensée récompenser les éditeurs pour la distribution et la monétisation de contenu produit par des professionnels sur leurs plates-formes.

Le gouvernement Australien veut rétablir un équilibre entre la presse locale et le duopole Adtech

Dans le fond, les législateurs Australiens veulent palier au grave déséquilibre qu’il existe entre le duopole de l’adtech (Facebook et Google) et la presse locale. Le projet de loi devrait être bien soumis à parlement Australien. C’est , dans le fond, le moment opportun pour Facebook de mettre la pression sur les législateurs Australiens , au moment même où il vont débattre de cette loi.

Cette démarche hasardeuse et risquée de la part de Facebook, si elle fait parler d’elle dans l’actualité des réseaux sociaux, pourrait bien la desservit dans ses intérêts commerciaux avec l’Australie, et ne rassurera en rien les législateurs concernant son statut. La notion de niveau de pouvoir des géants de la technologie, est, en toile de fond, jugé trop important par ces derniers.

Une mesure similaire de la part de Google

Le mois dernier, Google a également averti à sa manière le gouvernent Australien, en lui signifiant que si la loi passait, la qualité des résultats de recherche régionaux et des recommandations YouTube en souffrirait – devenant «moins pertinentes et utiles».

D’un manière plus globale, on peut penser que les deux grands acteurs de la Tech ne sont pas prêts à partager leurs revenus, au profit de la liberté d’expression locale, et de la presse de chaque pays.

Dans une note de blog officielle, Facebook mentionne tout de même que ce partage de contenus n’est pas une source de revenus importante pour elle: «L’ACCC présume que Facebook profite le plus de ses relations avec les éditeurs, alors qu’en fait l’inverse est vrai. Les actualités représentent une fraction de ce que les gens voient dans leur fil d’actualité et ne sont pas une source de revenus importante pour nous. Pourtant, nous reconnaissons que les nouvelles jouent un rôle vital dans la société et la démocratie, c’est pourquoi nous proposons des outils et des formations gratuits pour aider les entreprises de médias à atteindre un public beaucoup plus grand qu’auparavant ».

Il s’agirait donc d’un conflit d’intérêt et de pouvoir entre gouvernement et grandes sociétés de la Tech. Facebook aurait-t-elle “double visage” ? dans le sens où elle exerce une forme de pression en Australie, mais joue la mécenne en Inde, avec son dernier soutient financiers de 113 M$ auprès de la Edtech Erudictus.

Espérons qu’un compromis d’intérêt commun soit trouver entre l’Australie et ces deux grands acteurs, qui permettrait aux populations d’avoir un accès serein au partage de contenus d’actualité.

Yvan Dupuy

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