La start-up Zindi réunit les scientifiques de l’Afrique expert en data pour créer des solutions à base d’intelligence artificielle, destinées à résoudre des problèmes complexes.
Une start-up basée au Cap
Fondée en 2018, Zindi est basée au Cap. Elle permet aux entreprises, ONG et institutions gouvernementales d’organiser des concours en ligne, concernant des défis liés aux données.
La plateforme Zindi coordonne également plus de 4000 scientifiques experts en données. Ces derniers peuvent s’inscrire à un concours et soumettre l’ensemble de leurs solutions.
Les vainqueurs se voient attribuer une bourse, dont le montant le plus important jusqu’à présent s’est élevé à 12000 dollars, répartis entre les trois meilleurs scientifiques du concours. Ils peuvent, dès lors, utiliser ces fonds pour le développement de leurs nouveaux produits.
Un modèle qui séduit
Le modèle de Zindi a d’ailleurs attiré l’attention de certaines grandes entreprises, en France et ailleurs. Cette semaine, la startup a annoncé un partenariat avec Microsoft pour utiliser le service informatique en cloud, afin d’alimenter la plate-forme de Zindi.
Microsoft organisera également deux compétitions (et redistribuera les gains) visant à trouver des solutions dans le secteur agricole Africain. Ce défi a été lancé par l’accélérateur Ougandais Wazihub, qui va regrouper un collège d’experts pour la construction d’un modèle d’apprentissage automatique permettant de prévoir l’humidité.
De son coté, la start-up Farmpin du Cap relève un défi à hauteur de 10 000 dollars (piloté par le conseil d’administration de Zindi), afin de trouver les meilleures solutions pour la classification des champs par type de culture en Afrique du Sud, à l’aide d’imagerie par satellite et de téléphones mobiles.
Plus globalement, il y a une demande importante en Afrique pour rassembler les scientifiques, et leur permettre de résoudre les problèmes des secteurs publics et privés.
«Les entreprises, les startups, les organisations et les gouvernements africains sont dans cette phase de numérisation et de technologie où ils génèrent une énorme quantité de données. Il est intéressant d’utiliser des outils tels que l’apprentissage automatique et l’IA pour capitaliser sur l’atout de ces données »
Un impact social important
80% des compétitions organisées par Zindi auraient un impact social important. La plateforme permettrait notamment d’utiliser les compétences du bassin de jeunes africains issus d’universités, travaillant dans le domaine des données. Beaucoup seraient en effet en quête d’opportunités pour construire leur profil professionnel, perfectionner leurs compétences, et saisir des opportunités.
Lee (originaire de San Fransisco) a cofondé Zindi avec la Sud-Africaine Megan Yates et la Ghanéenne Ekow Dukerand, qui dirigent une équipe de six personnes au bureau de la société à Cape Town.
Monsieur Lee a déclaré: «L’idée est simplement de continuer à grandir et à développer notre présence dans tous les pays d’Afrique». D’ici la fin de l’année, Zindi pourrait s’étendre dans d’autres pays Africains, même si rien de plus n’a été clairement explicité sur le sujet.
En terme de business modèle, la start-up prélève des frais sur l’organisation des compétitions. Elle a elle même reçu des fonds d’un investisseur stratégique, qu’elle n’a pas souhaitée divulguer, et elle préparerait une levée de fonds, pour accompagner sa croissance.
Elle devrait également mener de nouvelles vagues de recrutements pour renforcer ses équipes. Une expertise qu’elle pourrait apporter à l’accélérateur de talents Andela, qui met en relation des experts Africains, avec des entreprises établies.
Zindi offre donc une opportunité de développement importante à l’Afrique.
Yvan Dupuy