Les trottinettes électriques sont-elles vraiment favorables pour l’écologie ?

Encore nouvelles dans la vie des Français, les trottinettes électriques suscitent souvent un intérêt pour plusieurs aspects : rapidité, flexibilité d’utilisation, mais aussi ergonomie. Bien souvent, ceux qui les utilisent pensent faire une démarche écologique en les utilisant. Mais, qu’en est-il réellement ?

L’étude de chercheurs Américains sur leur coût environnemental

Pour se pencher sur le réel impact des trottinettes électriques sur l’environnement et l’écologie, des chercheurs Américains (Université de l’état de Caroline du Nord) ont réellement creusé le sujet.

Autant dire que le bilan n’est pas reluisant, contrairement aux idées reçues que peuvent transmettre ces nouveaux moyens de micromobilité. En effet, on apprend que ces dernières dégageraient en moyenne 125 g de dioxyde de carbone par kilomètre, contre « seulement » 112 gr/km pour une voiture.

Des chiffres qui font donc tomber de nombreuses certitudes de la part de leurs utilisateurs, et que vantent encore les fabricants et ceux qui les commercialisent.

Trottinettes électriques : Des utilisateurs pas toujours respectueux

Si un particulier va prendre soin de son nouveau bijou technologique qu’il vient d’acquérir, la question n’est pas la même concernant les trottinettes louées par des sociétés de « free floating » professionnelles.

Récemment, dans la ville de Marseille, pas moins de 150 trottinettes électriques ont été repêchées par une association, dans le vieux port. Cette dernière estime qu’il en reste encore environ 300 à sortir de l’eau. Pour les maintenir, le coût de maintenance et des pièces pour les entreprises devient important, sans compter que leur transport coute cher et est polluant.

Parallèlement, pour accueillir ces nouveaux moyens de mobilité, les villes doivent s’équiper de stations de recharge électriques, dans différents endroits stratégiques.  Leurs capacités d’auto recharge sont donc limitées, et ces recharges aux bornes indispensables pèseraient lourd en matière d’environnement : 40% du total des 125gr est dû à cette gestion quotidienne.

Mais, les émissions pures de co2 pour se déplacer sont, reconnaissons-le, bien moins élevées que ceux d’une voiture. On ne peut toutefois pas négliger l’écosystème qui les entoure, mais il est toutefois difficile de dire si l’étude a pris en compte les mêmes facteurs pour les voitures, pour que le comparatif soit parfaitement juste.

Un bilan écologique difficile à établir

Certains fabricants et vendeurs professionnels se sont penchés sur l’aspect écologique des trottinettes. S’ils sont unanimes sur le fait que leurs émissions carbones sont moindres que les véhicules à énergie fossile, ils avouent qu’il est encore trop tôt pour pouvoir tirer un bilan écologique réel et objectif, ceci s’expliquant par le manque de recul quant à ce nouveau moyen de déplacement majoritairement urbain.

Pour mener une étude réellement objective et comparative par rapport aux voitures, il faudrait inclure les différentes phases :

·Production (matières premières, utilisation, assemblage…)

·Utilisation

· Recharge (charge des batteries et recyclage)

Pour conclure, il est encore trop tôt pour tirer un réel bilan environnemental et écologique concernant les trottinettes électriques. Le seul point faisant l’unanimité est qu’elles ne produisent aucune émission carbone quand on les utilise, contrairement à une voiture. Il faudra donc encore attendre quelques années, sous peine de tirer des conclusions trop hâtives.

Yvan Dupuy