Un pancréas en 3D (miniature) vient d’être crée, suite au partenariat entre la start-up Reality 3D et l’école Polytechnique Fédérale de Lausanne. Si cette création peut sembler étrange à la base, elle a simplement pour but de lutter contre diabète, en proposant une nouvelle forme de traitement. Cette innovation s’inscrit notamment dans le cadre du projet Européen “Enlight”.
Polytechnique et Reality 3D: un partenariat inédit
Reality 3D est une start-up innovante basée en Suisse. Elle a donc collaboré avec l’Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) pour produire un pancréas humain miniature.
En fait, il va permettre de pouvoir tester en grandeur nature de nouveaux traitements contre le diabète, qui touche aujourd’hui pas moins de 463 millions de personnes dans le monde entier. Cette pathologie peut entrainer des conséquences graves comme des amputations, ou des infarctus du myocarde. Les besoins de la population en la matière sont donc considérables, et le potentiel du marché est énorme, en cas de commercialisation d’un traitement efficace.
A la base, le pancréas sécrète naturellement de l’insuline. La pathologie diabétique survient quand une personne n’en produit assez de manière naturelle, ou que son corps ne l’utilise pas correctement.
Le recours à l’imprimante 3D “Tomolite”
C’est tout naturellement vers la technologie de bio-impression en 3D que les chercheurs se sont tournés, pour pouvoir réaliser cette prouesse. Concrètement, les deux partenaires ont utilisé du gel biologique contenant des cellules souches de la personne diabétique.
Cet échantillon est ensuite inséré dans l’imprimante 3D Tomolite (conçue par Reality 3D). Par la suite, l’imprimante solidifie l’ensemble grâce à un processus de polymérisation (concaténation de plusieurs petites molécules pour en créer une grosse). Un processus global qui ne demande que 30 secondes de temps de traitement.
Paul Delrot, CTO de Readily3D a souhaité s’exprimer sur sa technologie, en affirmant: “L’un des principaux atouts de la technique est ainsi la possibilité de fabriquer une pièce d’un seul bloc, ce qui est particulièrement intéressant dans le cas de l’impression de tissus mous tels que des organes“.
En fait, grâce à ce pancréas artificiel, les patients eux-mêmes n’auraient plus à subir les différents essais cliniques , qui présentent souvent des effets secondaires indésirables. Ces derniers seraient réalisés directement sur le pancréas miniature. D’ailleurs chaque pathologie particulière pourrait être ainsi modélisée, permettant ainsi d’apporter une solution encore plus adaptée.
Toutefois, il ne s’agit pour l’heure que de travaux préliminaires. Afin de faire avancer le process, les deux partenaires ont rejoint un consortium comportant l’Université de Naples ou encore AstraZeneca.
Ce projet devrait connaître une belle avancée grâce à un financement de 3,6 millions d’euros fournit par le Fonds Européen d’Innovation 2020.
Yvan Dupuy