Koala veut réinventer le monde de l’assurance voyage. Son modèle hybride est à la fois B2B et B2C. Concrètement, elle propose à ses partenaires voyagistes de déclencher une indemnisation automatique des clients, en cas de retard ou d’annulation de voyage. Elle annonce une levée de fonds de l’ordre de1,6 million pour répandre son approche disruptive.
un modèle favorisé par les incertitudes liées à la crise sanitaire
Initialement, avant la crise, 69% des Français avaient prévus de partir en vacances, selon le baromètre annuel des vacances d’été. Mais la crise a changé la donne au niveau des finances des Français, puisque post-crise, ce taux n’est plus désormais que de 59%.
La possibilité d’une deuxième vague hante les esprits, et les vacanciers cherchent à tout prix un modèle de vacances où il n’y ait pas de parcours du combattant pour être remboursé. Ugo Weyl, cofondateur de la startup Koala donne son point de vue sur le sujet: « En temps de crise, les voyageurs recherchent de la flexibilité, notamment la possibilité d’annuler leur voyage même au tout dernier moment en ayant la garantie d’être remboursés. Et les professionnels du secteur, compagnies aériennes et voyagistes en tête, veulent inciter leurs clients potentiels à réserver »
Une niche de marché opportune repérée avant la crise
Nombreux sont les acteurs qui essaient de se démarquer sur ce marché hyper-concurrentiel, à l’instar par exemple de Mytriplan, qui propose des voyages avec guides locaux. Mais, concernant cette opportunité d’une assurance voyages hyper-secure pour les clients, Koala avait flairé cette opportunité bien avant la crise du Covid-19.
Les mêmes fondateurs avaient en effet mis sur pied il y a 4 ans la start-up Wereward, qui aidait les passagers des compagnies aériennes à exiger une indemnité en cas de retard. Ugo Weyl revient sans complexes sur cette période où de nombreuses vicissitudes ont été rencontrées: « On s’est rapidement heurtés à un certain nombre de problèmes. Les délais d’indemnisation sont très longs, de 10 mois en moyenne et notre modèle économique était fondé sur la commission prélevée sur le montant récupéré » . Des problèmes de trésorerie étaient donc inévitables, et difficilement gérables sur le long terme.
C’est face à cette situation que les fondateurs ont voulu penser à un modèle qui tirerait profit de la règlementation Européenne et qui oblige les compagnies à indemniser leurs passagers en cas de problèmes.
Une indemnisation automatique
Koala a donc lancé son concept d’indemnisation automatique des passagers en cas d’annulation ou de retard de vol: « Nos partenaires choisissent le seuil de retard qui déclenchera une indemnisation automatique, pour laquelle il n’y aura aucun motif à renseigner, explique Ugo Weyl. On trace les vols des clients, on connaît avec précision leur retard et, si les critères définis par nos partenaires sont remplis, cela déclenche automatiquement une procédure de versement de l’indemnisation. »
La jeune pousse a réussi à automatiser complètement ce processus, ce qui lui permet d’avoir un bon positionnement en terme de prix par rapport aux assurances traditionnelles: « Celles-ci sont en général composées pour au moins la moitié de leur prix du temps-homme nécessaire à la vérification des pièces justificatives nécessaires à l’indemnisation. Comme nous ne demandons aucun justificatif qui nécessiterait de telles contrôles, nous limitons les ressources nécessaires. ».
Des assureurs s’étaient au préalable essayés à l’exercice, comme Axa avec son modèle Fizzy, qui n’avait malheureusement pas rencontré le succès escompté, malgré ses 11000 polices d’assurances souscrites.
Dans les temps à venir, la start-up compte continuer à diversifier son offre, en étendant son concept aux trains, mais aussi aux croisières. Concernant la levée de fonds, elle a été réalisée auprès de Gateway, Playfair Capital, Techstars Ventures ainsi que de business angels.
Elle sera principalement destinée au déploiement de son offre sur ses secteurs, et lancer de nouvelles offres.
Yvan DUpuy