Innovafeed avait déjà réalisé de beaux tours de tables de par le passé, notamment en 2018, où elle avait levé 40 millions d’euros.La start-up annonce aujourd’hui une levée de fonds plus importante (140 millions d’euros), réalisée grâce à ses investisseurs historiques (Temasek, fonds souverain singapourien, et Creadev, fonds d’investissement de la famille Mulliez).
Le boom des farines d’insectes pour les poissons
C’est sur une niche de marché faramineuse qu’est positionnée Innovafeed , c’est des farines d’insectes à destination de l’alimentation des poissons d’élevage. Elle n’est toutefois pas seule sur le marché, à l’instar de son principal concurrent, Ynsect, qui est positionnée exactement sur le même créneau qu’elle. La particularité est que toutes deux sont intéressées par l’émergence du marché Américain, et son potentiel.
Autant dire que 2020 a été une année faste et riche en rebondissements pour Innovafeed, qui a inauguré sa nouvelle usine (Nesle), qui est capable de produire jusqu’à 150 00 tonnes par ans de protéines animales. Et, grâce à cette nouvelle levée de fonds, la jeune pousse espère pouvoir s’implanter directement sur le marché Américain.
Multiplier par quatre sa capacité de productions aux États-Unis
Et, tant qu’à s’implanter sur le sol Américain, pourquoi ne pas en profiter pour quadrupler sa capacité de production ? Elle prévoit de le faire via le site ADM (Archer-Daniels-Midland Company) à Decatur (Illinois). IL s’agit, en fait, du plus gros site de transformation de maïs au monde, mais sa structure se prête parfaitement à accueillir une telle activité.
Si la jeune pousse ne souhaite, pour l’heure, ne pas dévoiler le montant concret de son investissement, on sait que la construction de cette nouvelle usine commencera début 2021. Précisons que, dans ce cadre, ADM a accepté de vendre à Innovafeed l’un de ses derniers terrains disponibles sur le marché. Il s’agit donc d’une opportunité que la société a rapidement su saisir.
Si l’échelle de production sera beaucoup plus grand, le modèle fondamental ne varie pas, et est identique à celui de l’usine Française de Nesle. La start-up a toutefois précisé, en terme de différence: «que les coproduits du maïs seront recyclés localement pour nourrir les insectes grâce à des infrastructures connectées au site. Ce modèle de production permettra également à InnovaFeed d’utiliser 27 mégawatts d’énergie résiduelle récupérée du processus ADM, énergie qui n’était pas valorisée auparavant »,
Cette opération lui ouvre également des portes avec des sociétés comme l’Amércain Cargill, spécialisé dans les matières premières agricoles.: « Avec Cargill, nous avons un contrat pour commercialiser des protéines d’insectes dans le secteur de l’aquaculture et le contrat prévoit l’augmentation des capacités de production d’InnovaFeed », déclare Clément Ray,
Yvan Dupuy