De la viande artificielle ? oui, vous avez bien lu. La start-up Core Biogenesis est positionnée sur le créneau de la bioproduction. Une niche de marché qu’elle compte exploiter et faire croitre à grande échelle. Les molécules qu’elle a développées sont avant tout destinées aux thérapies cellulaires et à la viande artificielle. Créée en mai 2020, elle est basée à Station F et au Génopole d’Evry et annonce une levée de fonds de 2,6 millions d’euros.
Accélérer la croissance des premiers échantillons pour ses clients
Core Biogénésis a effectué sa première levée de fonds grâce à l’incubateur Entrepreneurs Fist mais aussi grâce à l’accélérateur Californien Plug and Play. Des Business Angels dont le nom n’a pas été communiqué ont également mis la main au pot.
D’une manière concrète, elle va utiliser ces fonds pour accélérer la production de ses premiers échantillons, et livrer ses 30 premiers clients, dont les noms restent, pour l’heure confidentiels. Elle compte également renforcer ses équipes en recrutant plusieurs profils scientifiques.
Les co-fondateurs sont Alexandre Reeber et Chouaib Meziadi. Leur idée de business repose donc sur la production de molécules biologiques par des systèmes vivant, de facteurs de croissance à très grande échelle. Ces derniers correspondent à une substance qui gère la croissance, la division et la survie des cellules. Si cette méthode de production est moderne et innovante, les coûts de production sont eux très élevés. C’est pour cette raison qu’elle mise sur une production à plus grande échelle, pour pouvoir réaliser des économies concernant les coûts de production.
Rendre les thérapies cellulaires plus efficaces et économiques
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Les thérapies cellulaires utilisent les facteurs de croissance, afin de greffer des cellules pour restaurer les fonctions d’un tissu ou d’un organe. L’ensemble de cellules peut, par la suite, permettre d’obtenir un traitement pour une maladie.
Alexandre Reeber déclare, concernant cette technologie: “La thérapie cellulaire va révolutionner la prise en charge de nombreuses maladies, des cancers et les maladies cardiovasculaires. Il y a une vraie urgence à rendre à la fois la R&D et la production de ces thérapies plus efficaces et plus économiques (…)“
Ces molécules seront également utilisées pour fabriquer de la viande artificielle à grande échelle. En toile fond, la start-up veut proposer une alternative crédible à l’élevage intensif qui a des effets dévastateurs sur l’environnement. Elle appartient donc au clan des “clean meat”. Parmi ces concurrentes les plus sérieuses, on retrouve la jeune pousse Israélienne Aleph Farms, qui fait matière de référence sur le sujet.
La mise sur le marché de ces nouveaux aliments sera donc la prochaine étape, et, comme le mentionne la BBC, la viande artificielle a déjà été autorisée à Singapour. Toutefois, la start-up se heurtera en France aux attaches gastronomiques du pays, comme l’a affirmé le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie. “Comptez sur moi pour qu’en France, la viande reste naturelle et jamais artificielle !“.
Yvan Dupuy