ferme autonome

Ci-dessus, vous est présenté Angus, le robot porteur de palettes de plantes pour ferme intérieure. Crédits: IronX

Chères lectrices, chers lecteurs,

Quand nous pensons à l’automatisation, nous avons simplement en tête l’image de robots aidant les humains dans leurs tâches quotidiennes ou professionnelles. La start-up de l’agritech Iron X a décidé d’aller plus loin dans ce concept, en imaginant la ferme du future.

Une ferme autonome et automatisée

Après avoir été lancée en 2015 dans le but d’automatiser le dur labeur de la culture, la société a dévoilé sa première ferme de production «autonome» la semaine dernière. Sur 8 000 pieds carrés d’espace intérieur (environ 0,2 hectare), ses ingénieurs utilisent des systèmes de robots exclusifs pour faire pousser environ 26 000 têtes de laitue, de légumes-feuilles et d’herbes dans des cuves hydroponiques. La société affirme qu’elle devrait commencer à vendre sa récolte dans «les deux prochains mois» et ciblera d’abord les restaurants.

Le co-fondateur, Brandon Alexander , explique toutefois que le rôle de l’humain reste toutefois crucial et fondamental dans l’intégrité de son fonctionnement. Par exemple, les phases de plantation et de récoltes sont entièrement assumés par des humains, les robots étant incapables de prendre ce type d’opérations en charge.

brandon alexander

Brandon Alexander en pleine démonstration.

Monsieur Alexander travaillait auparavant pour Google X et pour le célèbre incubateur de robotique  Willow Garage. Il tient cependant à mettre en garde quant à l’aboutissement de son projet en déclarant:

«Il existe une énorme différence entre le fait que notre équipement fonctionne une fois pour une vidéo et qu’il fonctionne tous les jours», déclare-t-il. “La plupart des gens en dehors de la robotique sous-estiment l’ampleur de cet écart.”

Les limites du modèle

La culture aquaponique présente de nombreux avantage par rapport à la culture traditionnelle. Elle utilise moins d’eau, est complètement stérile, et propose une fonctionnement avec un espace optimisé. Mais cela demande aussi plus de travail. Dans le type de système hydroponique utilisé par Iron Ox, chaque plante doit être transférée une par une à travers une série de cuves de culture différentes en fonction de son taux de croissance.

Les deux robots développés par Iron X ont des missions bien précises.Le premier est un porteur: un robot à roues de 1 000 livres nommé Angus, qui déplace des palettes de semis autour de l’entrepôt dans leur cuve de culture hydroponique. Le second est un bras robotique (actuellement non nommé) qui capte des plantes individuelles et les déplace d’une cuve à l’autre. Tout cela est supervisé par un programme informatique (surnommé “le cerveau”) qui surveille les conditions de croissance dans chaque palette et ajuste son équilibre en gaz et en nutriments pour des conditions de croissance optimales.

Atteindre un tel niveau de performance en terme d’automatisation a toutefois demandé un travail énorme de la part des équipes d’automaticiens ,développeurs et ingénieurs.

De nombreux défis techniques restent à relever, mais le principal challenge sera probablement celui du coût et de la rentabilité du modèle. Concurrencer les exploitations modernes en plein air n’est pas un maigre défi, car ces dernières on évoluées de manière très importantes ces dernières années.

Iron X se doit donc de continuer à développer et rentabiliser son modèle, ce qui pourrait prendre plusieurs années.

Yvan Dupuy