Chères lectrices, chers lecteurs,
La filiale du groupe français stéphanois Casino vient d’annoncer qu’elle allait fermer ses activités au Sénégal et Cameroun. L’annonce aurait été faite aux salariés par Florent Mermet, directeur de Cdiscount Afrique. Cependant, la filiale Ivoirienne semble elle, épargnée. Une annonce décevante, dans une période, où, pourtant, les initiatives en faveur du digital se multiplient.
Les contrefaçons en première ligne
Plusieurs problématiques importantes sont au cœur de cette décision. La complexité des opérations douanières est évoquée en tant que première raison par la filiale. Si les entités sénégalaises et camerounaises ont vu le jour en 2014 et ont débuté avec Bolloré Africa Logistics.L’importance des contrefaçons dans ces deux pays est également une problématique qui est venue à bout des deux entités.
Dommage, quand on sait que le potentiel de croissance du e-commerce en Afrique, qui pourrait atteindre 45 milliards d’ici deux ans, et compte déjà plus de 241 millions d’internautes, répartis dans près de 54 pays.
A titre d’exemple, Africa Internet Group (AIG), le plus gros acteur du e-commerce en Afrique, a connu une croissance de 200% entre 2014 et 2015. Il y a un mois, cette dernière a levé 300 millions d’euros pour mettre en place sa marque propre “Jumia”.
9 autre marques ont également été re-marketées comme Kaymu (shopping en ligne), Hello food (livraison de nourriture), Lamudi, ou encore Jovago, respectivement rebaptisés Jumia, Jumia Food, Jumia House et Jumia Travel.
Un point d’entrée sur le marché ?
Au même titre que certains utilisent Alibaba pour rentrer sur la marché Asiatique, Jumia semble être un point d’entrée pour certaines entreprises qui ne veulent pas supporter les coûts d’une structure sur ce marché, tout en distribuant leur concept.
C’est ainsi par exemple le cas d’Axa Assurance. Le 31 mai dernier, les deux entités annonçaient leur partenarait officiel en côte d’ivoire , pour tout ce qui touche aux assurance de téléphones mobiles. Baptisée “Assur’mobile”, l’offre ne couvre pour l’instant ni le bris d’écran, ni le vol, et seuls les mobiles achetés sur la plateforme sont couverts.
Stratégiquement, on peut penser à un produit d’appel pour Axa, qui se projette un peu plus loin sur le marché. Jad Aris, directeur général d’Axa au Moyen-Orient, dans le Golfe et en Afrique, déclare : « […] Nous souhaitons tirer parti de son importante base de clients [plus de 1 million en Afrique de l’Ouest] pour distribuer des produits d’assurance via les différentes plateformes de Jumia »
Jumia reste encore fragile financièrement, et doit régulièrement procéder à des levées de fonds. Reste à voir donc dans le temps, si son modèle restera viable.
Yvan Dupuy