Crédit photo: Unsplash

La très célèbre plateforme dédiée à la santé Doctolib vient d’annoncer le rachat de la start-up Tanker. Cette dernière propose en effet une technologie permettant une sécurisation des données de bout en bout. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.

Doctolib et Tanker se connaissent déjà

Le partenariat entre les deux entreprises, puisque Doctolib utilise la technologie de Tanker depuis 2019, pour chiffrer de bout en bout les données de ses utilisateurs. Durant toute cette période, Doctolib a donc pu évaluer et tester en profondeur la technologie dans sa globalité. Stanislas Niox-Chateau, président et co-fondateur de Doctolib déclare à ce titre:

L’acquisition de Tanker est l’évolution logique de notre relation et nous pouvons être fiers qu’une telle technologie reste en Europe, alors que les leaders mondiaux technologiques l’avaient dans leur radar

Le rachat va permettre une utilisation plus large de la technologie, que Doctolib va cette fois déployer à plus grande échelle. Doctolib compte en effet 60 millions d’utilisateurs particuliers, et 30 000 professionnels en France, mais aussi en Allemagne ou en Italie. La plateforme n’a, toutefois, pas souhaité dévoiler la liste des services où cette technologie a été déployée.

De son coté, Tanker est plus récente que Doctolib, puisqu’elle a été fondée en 2015 par Guillaume Pontallier, Clément Ravouna et Cédric Gestes. Son cœur de métier est de fournier à ses clients une solution de chiffrement des données de bout en bout, qui peut s’intégrer facilement sous forme de SDK. Elle peut donc être intégrée directement dans les codes des applications SaaS.

Un besoin croissant de sécurisation des données

Dans un contexte où de nombreuses cyberattaques ont lieu, apporter une plus grande sécurisation des données aux utilisateurs est donc une véritable stratégie pour Doctolib. L’entreprise a d’ailleurs obtenu, en novembre dernier, deux certifications portant sur le sécurité des systèmes d’information, et l’autre sur l’hébergement des données de santé.

L’un des autres moteurs de l’accélération de ce déploiement stratégique est que Doctolib avait été accusée d’avoir utiliser deux cookies, afin de collecter des données sur les utilisateurs Allemands. Elle aurait voulu, via l’obtention de l’adresse IP d’un appareil, obtenir des informations sur la spécialité de la médecine, le traitement concerné, ainsi que le secteur. Les données auraient été transmises, par la suite, aux géants de la pubicité Facebook et Outbrain.

Des propose que la licorne a toujours démenti, affirmant d’avoir toujours demandé le consentement de ses utilisateurs, et le respect du RGPD. En 2021, l’application de rencontre Grinder avait d’ailleurs reçu une amende pour non respect de cette loi. Sur ce point, Doctoblib ajoute “n’avoir jamais transmis de données médicales à un acteur tiers, que ce soit en France ou en Allemagne”.

Doctolib a été accusée également de mal protéger les données de ses utilisateurs au niveau de son hébergement. L’entreprise utilise AWS (Amazon Web Services). Des patients ont d’ailleurs saisi le conseil d’état sur ce point, mais le CEO de Doctoblib, Stanislas Niox-Château, a toujours réfuté ces propos.

La justice a finalement donné raison à Dotolib, estimant que les données étaient assez protégées, notamment grâce aux avenants aux contrats d’hébergements qui ont été signés, instaurant une procédure précise de en cas de demande d’accès par une autorité publique.

Elle a en outre estimé que le processus de chiffrement des données de bout en bout, grâce à la technologie de Tanker était suffisant, dans le sens où elle empêchait la lecture des données par un tiers.

Yvan Dupuy