Chères lectrices, chers lecteurs,
Si vous ne connaissez pas l’Icann, cet organisme est d’une importance majeure pour ce qui concerne le monde de l’internet. En effet, c’est lui gère la “racine du net”, en collaboration avec sa branche baptisée Ianna (Internet Assigned Number Authority),qui enregistre l’intégralité des noms de domaine de premier niveau (.com).
Installée confortablement dans ce marché depuis l’an 2000, soit plus de 10 ans, le contrat Icann est remis en cause par les autorités Américaines, qui ont décidées, le 10 novembre dernier, de remettre en cause ce contrat en lançant un appel d’offres.
Des investissements massifs pour l’Icann
L’Icann aurait-elle mis la charrette avant les bœufs concernant la prorogation de son contrat ? En effet, celle-ci a effectué l’an passé des investissements colossaux, destinés à améliorer sa gestion: 5,6 millions de dollars pour la gestion de sa branche Iana, un montant qui devrait s’élever cette année à près de 6,5 millions de dollars. Autant dire que de tels coûts demandent du temps pour être amortis, et avoir un retour sur investissements.
Un appel d’offres plutôt dissuasif
Si aucun élément du cahier des charges (que j’imagine d’ailleurs colossal, et juridiquement costaud) n’a bien sûr été dévoilé pour des raisons de confidentialité, l’ouverture à la concurrence est plus ou moins particulière, et plutôt dissuasive pour les concurrents.
Selon les spécialistes en la matière, tout semble “joué d’avance” pour l’icann, et cette mise en concurrence semble juste être établie pour éviter tout abus de position dominante sur le marché, même si Stephan Van Gelder (Icann) se défend face à ses accusations, je cite “Si le gouvernement américain reçoit cinq candidatures sérieuses, il sera bien obligé de les examiner.”
Je pense cependant que la gestion d’un évènement comme les nouvelles extensions de domaine ,qui est encore en cours actuellement, reste une situation délicate, qui fait que la prolongation du contrat à l’Icann est quasiment joué d’avance. Il me semble difficilement envisageable d’effectuer un transfert de connaissances, et de modalités (techniques et juridiques) à un autre organisme, car ce serait “jouer avec le feu”. En outre, cet appel d’offre “viole” toute règle de concurrence loyale, puisqu’il impose que les postulants à l’appel d’offres soient américains.(n’y aurait-il pas un brin de chauvinisme ?) On peut penser que les états-unis n’en veuillent pas principalement à l’Europe, mais plus aux pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde,Chine, Afrique du Sud), qui, avec près de 500 millions d’internautes, comptent bien se faire entendre.
On sait aussi que Rod Beckstrom, à la tête de l’Icann, devrait quitter ses fonctions en juillet 2012. Une combinaison de facteurs qui est un simple virage à négocier pour l’Icann, pour qui le contrat semble bien gagné d’avance.
Affaire à suivre…
Amicalement,
Yvan Dupuy