Alibaba groupeChères lectrices, chers lecteurs,

Décidément, les coups bas pour sauver sa peau et battre son concurrent semblent faire rage actuellement dans le monde du e-commerce. Je vous relatais tout récemment la guerre entre Facebook et Google, en ce qui concerne le social circle, et la collecte de membres pour  le nombre d’adhérents aux réseaux sociaux, directement liés aux enjeux du e-commerce .

Aujourd’hui, c’est au tour de Alibaba, un partenaire chinois à Yahoo de l’évincer, afin d’obtenir plus rapidement une licence de paiement en ligne.

L’histoire d’un partenariat qui prend fin brutalement

Le partenariat entre Yahoo et Alibaba est de longue date. Tout a commencé en 2005, lorsque Yahoo a voulu pénétré le marché du e-commerce chinois. Très implanté localement, et disposant d’une grosse structure, les deux entités se sont unies pour partager les bénéfices de ce marché juteux. En terme de répartition, Yahoo disposait de 40% de parts dans Alibaba. Le groupe basé à Hangzhou, à deux heures de Shangaï, a évincé Yahoo via sa filiale Alipay (spécialiste du paiement en ligne), qui, à titre indicatif,  est une structure 10 fois plus grosse que Paypal.

Des Licences en jeu pour Alipay

On peut aisément se douter que cet évincement de Yahoo de la part de Alipay ne s’est pas faite gratuitement. En effet, la banque centrale devant accorder de nouvelles licences pour les établissements de paiement en ligne,il sera plus facile pour Alipay d’obtenir le renouvellement de sa licence, en montrant une “patte” 100% chinoise. L’enjeu  pour Alipay est d’autant plus important, quand on sait que le segment est de plus en plus concurrentiel, et que deux autres partenaires de Alipay (360buy.com, et Bailian) ont monté leur propre structure de solutions de paiement, et passent donc de partenaires à concurrents.

Des conséquences directement ressenties en bourse de New York sur le titre Yahoo, puisqu’à l’annonce de la nouvelle, le titre a perdu plus de 7% mercredi dernier.

Quelles solutions restent-il maintenant à Yahoo ? trouver un autre partenaire de paiement en ligne, ou bien alors monter sa propre structure ? La dernière solution semble difficile, quand on ne possède pas les compétences spécifiques, l’implantation , et la connaissance du marché local.

Une situation d’autant plus complexe, quand on sait par exemple que Facebook et Baïdu veulent monter leur propre réseau social en chine (voir mon article), et que Groupon investit également ce marché avec Gaopeng

La perte de profits potentiels est donc importante. Espérons pour Yahoo qu’il puisse trouver une solution alternative, pour ne pas subir de pertes trop importantes.

Bien à vous,

Yvan Dupuy